L'absence d'une vraie politique de l'emploi

Lorsque l’on examine le bilan de l’action du secrétaire d’Etat à l’Emploi depuis 2007, on ne voit qu’un recyclage de vieilles recettes d’aides à l’embauche qui n’ont jamais permis de freiner le chômage. Le bilan du ministre de l’Industrie, Christian Estrosi ne semble pas meilleur et on cherche en vain des mesures qui aient permis de créer ou sauver des emplois industriels. Pourtant, celui-ci a déclaré « Je suis fier de mon bilan » 

Laurent Wauquiez, qui s’est également délivré un généreux autosatisfecit pour sa politique de l’emploi, s’est surtout employé durant sa mission, à édulcorer constamment la situation dramatique du marché de l’emploi.

Cette attitude politicienne a surtout eu pour effet de sous-évaluer les besoins financiers et matériels de Pôle Emploi. L’établissement public administratif qui n’a jamais bénéficié d’une image d’efficacité auprès des demandeurs d’emploi, a donc vu de surcroît ses effectifs  submergés par une charge de travail multipliée par 2 ou 3 et des chômeurs plus que jamais confrontés à une administration qui les radient arbitrairement de plus en plus  souvent et ne dispose que de très peu de temps pour les recevoir.

 

Nous avons adressé à Laurent Wauquiez, notre projet industriel et commercial de textile-habillement, potentiellement créateur de nombreux emplois à Troyes et Romilly sur Seine, mais sans doute peu soucieux du chômage des ouvrières du secteur de l’habillement, celui-ci à  expédié notre projet à un autre ministère.

Laurent Wauquiez a semble t-il préféré se consacrer à la signature d’accords dans les secteurs de la vente directe et de la sécurité, aussi incongrus qu’inutiles qui selon lui, devaient créer 100 000 emplois de vendeurs à domicile de produits « Herbalife », « Tupperware » ou abonnements divers  et 100 000 emplois de vigiles.

 

Si l’emploi, et plus particulièrement l’emploi des jeunes et des seniors est réellement la priorité absolue du gouvernement ainsi que Nicolas Sarkozy et François Fillon l’ont encore affirmé en novembre 2010, il semble évident que l’état doit mobiliser des capitaux vers des projets industriels manufacturiers créateurs d’emplois, susceptibles de former un public jeune et de réemployer des seniors expérimentés au lieu de financer par le biais de la Caisse des Dépôts et Consignations, des projets qui ne créent la plupart du temps que des emplois dans les pays à bas coûts ou l’achat inutile d’une chaîne de restauration rapide comme « Quick » pour 800 millions d’euros.

Les états généraux de l’industrie de 2010, qui nous apparaissent plutôt comme des états généraux de la désindustrialisation, ont défini des priorités qui précisément ne créent pas d’emplois industriels manufacturiers en France et condamnent à une disparition certaine, l’industrie du textile-habillement, autrefois secteur industriel offrant le plus grand nombre d’emplois, au profit du secteur du luxe et de celui de la création qui n’est pourtant qu’une composante de l’industrie de l’habillement.

Le luxe est surtout représenté par des grands groupes qui, malgré des marges déjà indécentes, ont déjà délocalisé une part très importante de leur production et accélèrent encore ce rythme.  Déjà, dans un article de challenges.fr du 28/08/2007, Maxime Koromystov, professeur à l’Institut commercial de Nancy et spécialiste des délocalisations dans le luxe, dévoilait : « le champ des marques de luxe   »Authentiques » se réduit comme peau de chagrin. La part de la production délocalisée reste cependant impossible à chiffrer, 30 % ? 60 % ? 70%, voire plus ? Les estimations varient énormément selon le segment d’activité concerné. ».

 

Francis JOURNOT 

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